Cabinet Yann Botrel

Alerte sur la pratique du chemsex

Qu'est ce que le chemsex ?

Contraction de "chemical sex", le sexe sous drogue. C'est utiliser des substances psychoactives ou drogues à des visées sexuelles dans le but de faciliter, intensifier et prolonger l'acte sexuel. Si le sexe sous produit a toujours existé, c'est un phénomène caractérisé dans les années 2010 avec l'arrivée de nouvelles drogues appelées "Les nouveaux produits de synthèse". 

Ce sont des substances fabriquées en laboratoires, essentiellement en Chine ou aux Pays-Bas, ayant pour but d'imiter l'effet de substances bien connues comme la feuille de Khat avec un effet euphorisant. (La famille des cathinones)

 

Qui pratique le chemsex ?

Cette pratique est majoritairement observé dans la population gay mais ce serait une erreur de penser que les hétérosexuels ne pratiquent pas le chemsex. 

Une étude actuelle "Sea, Sex and Chems" menée par le jeune psychiatre Dorian Cessa et les Hospices Civils de Lyon commence déjà à montre qu'environ 12% des répondants à une enquête anonymes sont hétérosexuels. Il y a aussi un réel risque d'une mode dangereuse.

Ce que l'on observe aussi c'est lae rajeunissement des "chemsexeurs". 

Depuis 2010 avec l'essor d'internet, il est beaucoup plus facile de commander des produits sur le net pour quelques dizaines d'euros.

Les sites de rencontres géolocalisés ont également beaucoup favorisé les rencontres ciblées chemsex. 

 

Bfm lyon yann botrel

Quels sont les risques ?

Tout d'abord le risque le plus aigu est celui du comas par overdose de produits. Certains mélanges peuvent être mortels comme l'alcool et le GBL qui est un solvant utilisé dans l'industrie. 

Le risque d'addiction est également important. Etre addict au produits ou aux sensations entactogènes des substances (démultiplication des sens). Certains pratiquants du chemsex deviennent omnibulés par cette pratique (craving) au point de se désocialibiliser et augmenter les doses voire des injections directement en intraveineuse (le slam).

Il y a un risque de contamination au VIH ou autre infection sexuellement transmissible virale ou bactérienne comme les hépatites par exemple. La déshinibition et la perte de contrôle favorisent les rapports non protégés. 

C'est également un risque d'agressions, agressions sexuelles ou viols car la perte de contrôle peut poser des doutes sur les consentements de certains pratiquants. 

Quelles perspectives ?

Une étude épidémiologique à l'échelon du pays doit être réalisée pour quantifier réellement les conséquences du chemsex, cibler avec précision les populations concernées. 

Le COREVIH de Lyon, Centre de Coordination Régional de lutte contre le VIH a mis en évidence, en 2017, une vingtaine de décès rien que sur la Métropole de Lyon. Après enquête, l'Agence Régionale de Santé en a attribuée une dizaine au chemsex. Mais qu'en est-il réellement à l'échelle du pays ? Difficile d'imaginer qu'il n'y a pas des dizaine voire centaine de décès en France. 

On sait que 500 overdoses mortelles sont signalées chaque année en France dont un quart d'opiacés (morphine, héroïne...).

Quid des overdoses dans des chemsexs? 

Les urgentistes, sapeurs-pompiers, policiers et gendarmes doivent être sensibilisés sur cette pratique pour la dépister.

Des moyens doivent être donnés à la prévention (tout comme la prévention du VIH devenue inexistante!) et il faut former des professionnels de santé à l'addictologie (médecins généralistes, infirmiers, éducateurs, psychologues...).

L'accompagnement bienveillant, sans moralisation, sans jugement doit être la règle. 

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