Cabinet Yann Botrel

histoire

  • L'histoire de la psychiatrie en France

    La psychiatrie est issue étymologiquement des mots grecs "psyché", qui signifie "âme ou esprit", et "iatros" qui désigne le médecin ou le docteur. Elle peut être ainsi littéralement définie comme la médecine de l'âme. Le dictionnaire Larousse, quant à lui, la définit comme la "spécialité médicale ayant pour objet l'étude et le traitement des maladies mentales, des troubles psychologiques". Les manifestations des maladies mentales et psychiques dont s’occupe la psychiatrie peuvent être concrètes et palpables. Cependant le mal en soi est abstrait.

    Psychiatre lyon

    Si la psychiatrie a particulièrement bien évolué ces dernières années, elle était inconsidérée et mal comprise il y a quelques siècles. En France surtout, elle a une histoire exceptionnelle, une expérience unique en raison des impacts de Louis XIV et de Philipe Pinel reconnus comme les pères de la psychiatrie française. L'histoire de la psychiatrie en France met en évidence l'évolution historique des connaissances générales dans le domaine de la guérison mentale et psychique, qu'elles soient médicales ou scientifiques, sociales ou communautaires.

    D'où vient la psychiatrie française ? Quels ont été les impacts de Louis XIV et de Philipe Pinel sur la psychiatrie en France ?

     

    Louis XIV et Philipe Pinel, les précurseurs de la psychiatrie en France

    Le mot psychiatrie n'existait pas à l'origine. Les maux tels que l'hystérie, l’amnésie, la mélancolie, la manie n'étaient pas différenciés les uns des autres. C'est vers l'Antiquité qu'Hippocrate, un savant grec de l'époque, a pu en faire la différenciation. En France, la pensée religieuse du christianisme véhiculait une sorte de dogme selon lequel le malade mental représentait une manifestation du Dieu tout-puissant.

    Les malades n'étaient donc pas internés car les peuples pensaient qu'ils finiraient par guérir. En raison de l'augmentation du nombre de personnes souffrant de troubles mentaux, Louis XIV a mis en place en 1656 un système de bâtiments hospitaliers publics pour ces personnes.

    Au début, les traitements ne furent pas administrés dans ces hôpitaux qui servaient de prisons afin que les malades ne perturbent pas la vie des citoyens. Nommé médecin en chef de la Salpêtrière, hôpital des malades en 1795, Philippe Pinel constate que les " insensés " comme on les appelait à l'époque sont de différents types. Il y avait ceux qui étaient continuellement malades et ceux qui l'étaient périodiquement.

    Avec son collègue Jean-Baptiste Pussin, gardien des "aliénés", ils décident de classer les maladies mentales en plusieurs catégories selon leurs signes cliniques, leur continuité ou leur discontinuité. C'est ainsi que les types de maladies mentales ont commencé à émerger car étant expressément nommés avec leurs indices cliniques caractéristiques.

    Cependant, le concept de lésion synonyme de maladie persiste, on ne parle pas encore de maladies ayant des causes psychiques. Jean-Etienne Esquirol remplacera Philippe Pinel en 1820 à la Salpêtrière. Esquirrol était l'élève de Pinel. Il poursuit l'œuvre de son maître en créant une réglementation psychiatrique en 1838. Il s'agit d'un statut médical créé pour fomenter la mise en place d'établissements pour des meilleures conditions de vie et de gestion des "aliénés".

    Il met en place un hôpital psychiatrique par département et deux mesures d'internement : le placement obligatoire (PO) et le placement volontaire (PV). L'objectif étant de protéger le patient autant que la société dans laquelle il vit, il peut être hospitalisé de gré, ou peut l'être de force si ses actes peuvent nuire à la société. Ce statut est resté en vigueur jusqu'en 1990.

    À partir de ce moment, les violations du statut ont été sévèrement punies. Des méthodes de traitement des "aliénés" sont alors mises en place. Entre les saignées, l'utilisation de purgatifs, de sédatifs ou de balnéothérapie ou encore les méthodes violentes d'électrochocs, ce fut finalement une bouffée d'oxygène pour cette discipline de la médecine. D'un point à l'autre, l'indépendance des hôpitaux au sein des départements a donné lieu à une évolution plus que surprenante. En effet, le personnel médical a commencé à résider à l'intérieur des hôpitaux avec les malades.

     

    La création de la Psychanalyse

    Jean-Martin Charcot, éminent clinicien et pathologiste, dirigeant de l'École de la Salpêtrière à l'époque, disait que pour certaines paralysies, il n'y a pas de lésion organique sur l'aphasie, le sommeil et l'hystérie. Il inventa donc le concept de lésion dynamique fonctionnelle et fait des démonstrations avec le jeune médecin Sigmund Freud. C'est à l'issue de ses essais que la psychanalyse est née en 1896.

    La psychanalyse a favorisé le développement de méthodes fondées sur les notions d'inconscient, de refoulement et de transfert. C'est pourquoi, en 1937, en France, le terme "asile" disparaît de la terminologie officielle et est remplacé par celui d'"hôpital psychiatrique". Le terme "aliéné" restera en vigueur jusqu'en 1958.

    Néanmoins, la première moitié du 20e siècle a été riche en transitions et en contrastes. En 1950, après avoir observé en anesthésie l'effet de distanciation psychique provoqué par un dérivé de la phénothiazine, la prométhazine, le chirurgien Henri Laborit demande au chimiste Paul Charpentier au laboratoire Specia Le 11 décembre 1950, la RP4560, ou chlorpromazine, synthétisée. Cette substance est encore appelée "Largactil" pour souligner l'aspect général de son champ d'action.

    A l'automne 1951, Henri Laborit présente pour la première fois la chlorpromazine au pharmacologue de l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris. Mais le "Largactil" n'a d'abord que très peu de succès en milieu psychiatrique. Il le fait alors tester à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce.

    Le premier patient au monde reçoit une injection de 50 mg de chlorpromazine le 19 janvier 1952 à 10 heures du matin. En mars 1952, le psychiatre Pierre Deniker demande des échantillons au laboratoire Specia et effectue des tests à l'hôpital psychiatrique Sainte-Anne. Il supprime la réfrigération et la sédation qui accompagnaient son administration et quadruple la dose. La nécessité de ce traitement pour les troubles psychologiques aigus et les états mentaux instables était alors avérée. C'était le premier pas vers la psychopharmacologie moderne.

    D'autres traitements de la psychose sont nés dans les années 1960. Il s'agit des méthodes d'enveloppement humide, des psychothérapies et des techniques de soins par la parole.

     

    La loi du 27 juin 1990 permit une meilleure prise en charge et une bonne réinsertion du patient

    Depuis les années 1950, et surtout dans la seconde moitié de ce siècle, la réhabilitation psycho-sociale est très importante car elle constitue une autre phase de guérison par laquelle le patient doit passer. Cependant, deux approches sont apparues le plus souvent dans la prise en charge psychothérapeutique. Il s'agit dans un premier temps de l’approche d'orientation psychanalytique, dont la psychothérapie institutionnelle et systémique. Dans un second temps, il est question de la thérapie cognitive et comportementale.

    Les psychanalystes de cette deuxième moitié du vingtième siècle en France ont milité pour une prise en charge plus humaine dans chaque localité où vivent les différents types de patients confrontés au trouble mental. Ils sont soutenus par des institutions médico-sociales et encadrés par un personnel éducatif empathique.

    Une politique du secteur psychiatrique a été relancée en France par la circulaire ministérielle de mars 1960. Les grands hôpitaux psychiatriques et le cadre unique ont laissé place à de petites structures maintenant les malades mentaux au sein des cités. Les infirmiers psychiatriques deviennent des soignants et les psychologues sont de plus en plus présents dans les services. Progressivement, les aides-soignants, les aides médico-psychologiques et les agents de service hospitalier sont intégrés aux services ainsi que les personnels paramédicaux.

    Dans le même temps, la loi de 1838 cède la place à celle du 27 juin 1990, mettant l'accent sur la prise en charge et le renforcement des droits du patient. Cependant, cette loi conserve les deux modes d'hospitalisation involontaire. Le placement involontaire est remplacé par l'hospitalisation d'office. Le placement volontaire fait place à l'hospitalisation à la demande d'un tiers. Les patients qui ont donné leur consentement sont en hospitalisation libre.

     

    La psychiatrie face à la modernité

    La psychiatrie, toujours en pleine émergence, doit alors faire face aux nouveaux maux de la société actuelle et donc moderne. Ceci implique une série de réformes comme le plan de santé mentale 2005/2008.

    Dans les années 2000, certains événements survenus en France ont plus que jamais relancé le débat sur la prise en charge des malades mentaux. Les cas les plus connus sont ceux de Roman Dupuy à Pau et celui de Canarelli.

    Dans le premier cas, il s'agit d'un meurtre commis par un schizophrène sur un étudiant. Quant à l'affaire Canarelli, il fait référence à un psychiatre hospitalier poursuivi pour un meurtre prétendument commis par un de ses patients. En raison de toutes ces accusations, le président de la République française de l'époque, en la personne de Nicolas Sarkozy, a entamé une réforme de la loi sur la psychiatrie le 2 décembre 2008.

    Il a notamment présenté un tout nouveau dispositif visant à sécuriser les hôpitaux psychiatriques devant un collège de médecins. Ce plan de sécurisation comprend :

    30 millions d’euros débloqués pour "mieux contrôler les entrées et sorties des établissements et prévenir les fugues" ;

    La mise en place du "dispositif de géolocalisation" qui, s'il sort du cadre autorisé par le médecin, déclenchera l'alerte ;

    Des unités fermées, équipées de portes et de systèmes de vidéosurveillance, seront installées dans chaque établissement qui le nécessite ;

    La création de 200 chambres d'isolement pour les "patients susceptibles de subir des violences à l'encontre du personnel".

    Bien sûr, de nombreuses voix s'étaient élevées contre ces réformes, si bien que cette affaire a pris une tournure de plus en plus politique en raison des multiples revendications de l'opposition. Cela n’a évidemment pas simplifié la tâche du gouvernement français, qui a dû prendre des mesures drastiques. Par exemple, dans l'affaire Luc Meunier en 2018, Lekhraj Gujadhur, un psychiatre hospitalier, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis pour avoir sous-estimé la nocivité d’un malade mental.

    L'histoire de la psychiatrie française a clairement eu un impact sur l'histoire générale de la psychiatrie. Servant de cause à effet et dopés par la modernité, de nombreux courants ont émergé de la psychiatrie ces dernières années. Ces courants sont divers et prouvent la variété de cette discipline médicale. Voici quelques-uns des courants qui ont émané de la psychiatrie générale :

    Psychopathologie

    Phénoménologie

    Structure en psychopathologie

    Antipsychiatrie

    Psychiatrie biologique

    Phrénologie

    Psychochirurgie

     

  • Jean-Martin Charcot : hypnose et neurologie

    Le neurologue Jean-Martin Charcot est un spécialiste de la neurologie qui a travaillé pendant la plupart de son temps à l'hôpital de Salpêtrière de Paris. Il a mené de nombreuses études dans le but de comprendre les paralysies hystériques par l'hypnose. Découvrez quelques détails sur sa vie ainsi que les études qu'il a mené pendant ce temps dans cet article.

     

    Jean martin charcot 1

    Qui est Jean-Martin Charcot ?

    Ce neurologue né en 1825 est reconnu pour ses travaux de recherche sur l'hypnose comme méthode de traitement de l'hystérie. Ce spécialiste de l'anatomopathologie a acquis de la notoriété au fil des ans grâce aux nombreuses conférences auxquelles il a participé. Au XIXe siècle, ce médecin a exercé comme professeur à la faculté de médecine de Paris et assuré une fonction à l'hôpital de la Salpêtrière. Le père de la psychanalyse, Sigmund Freud, a été l'un de ses élèves pendant une période où il enseignait sur le traitement de l'hystérie par l'hypnose. Le but de cette étude était de montrer l'origine non pas organique mais fonctionnelle des symptômes hystériques. Suite à ses recherches, il conclut que la maladie hystérique est dûe à un choc traumatique dont le sujet n'est pas au courant. C'est cela qui inspira grandement Freud pour le développement de cette discipline que l'on appelle aujourd'hui psychanalyse. Les travaux de recherche de Jean-Martin Charcot sont également à l'origine de la création de la gériatrie qui est une branche de la médecine consacrée aux personnes âgées. Bien que ses travaux n'aient pas fait l'unanimité, ils lui ont quand même donné une renommée internationale. En effet, ce chercheur a inspiré toute une génération parmi lesquelles Sigmund Freud. Il est connu comme étant le père des neurologues grâce à sa détermination et à sa connaissance du système nerveux. Il donnait des cours au public sans distinction. Il ne fallait pas être médecin pour y participer, c'était ouvert à tous. En effet, celui-ci a marqué sa génération au point où des patients venaient du monde entier pour le rencontrer et particulièrement ceux des Etats Unis et de la Russie. Jean-Martin Charcot avait l'habitude de dire que ‹‹ Les symptômes ne sont rien d'autre que les cris du corps en souffrance››. De tels propos permettaient de faire de lui l'homme qu'il fût pour les gens de cette époque. Cet état d'esprit lui a permis de nourrir sa passion pour la science expérimentale. C'est sur cette voie qu'il a découvert les manifestations de certaines pathologies et les a décrites pour la première fois. C'est le cas notamment de la neurosyphilis, la sclérose en plaques, les maladies neurodégénératives aussi connues sous le nom de maladie de Charcot.

    Les travaux du neurologue Jean-Martin Charcot sur l'hystérie

    À la base, le neurologue s'intéresse à la maladie des vieillards et y a même consacré sa thèse de doctorat. Ce sont les maladies inflammatoires et les gouttes qui font l'objet de ses recherches. Après sa soutenance à la Salpêtrière où il a travaillé pendant cinq ans comme interne qu'il est nommé au poste de chef de service. Au départ, il doit s'occuper des infirmes et des malades incurables. C'est huit ans plus tard qu'il se verra confier la charge de 150 femmes. Elles sont toutes hystéro-épileptiques non aliénées. Il est dès lors confronté aux crises de ces femmes, ce sont de grandes attaques auxquelles son prédécesseur avait déjà fait face. Le médecin est décidé à ne pas laisser les choses dans ces conditions. Il commence alors à faire des recherches dans le but d'étudier des mécanismes psychiques pouvant être à l'origine de cela. Les cas d'hystérie étaient enregistrés autant chez les hommes que les femmes même si au départ ils ont remarqué les symptômes plus chez les femmes. Il cherchait des solutions en se servant des instruments de son époque. Tout en enregistrant ses résultats pour analyser l'évolution de la maladie et les zones où les différents cas sont signalés. C'est en 1876 qu'il commence à étudier les phénomènes d'influence. Bien que la technique de l'hypnose ait été interdite plusieurs années plus tôt. Toujours persévérant dans ses recherches et dans son travail à l'hôpital, Jean-Martin Charcot se voit attribuer la première chaire de neurologie par Gambetta. Sans tarder, il fait une proposition à l'académie des sciences dans le but de faire officialiser l'usage de l'hypnose. En effet, il a profité de la situation pour déclarer son utilisation de l'hypnose dans le traitement de ses patients. Dans sa curiosité et sa détermination, il veut aller au bout de ses recherches et fait des expérimentations sur ses patients. Il veut tout savoir sur l'état nerveux de l'hystérie fait des explorations en profondeur par l'hypnose. Dans cet élan, il provoque des paralysies et des crises d'hystérie dans le but de comprendre le phénomène de transfert. En effet, il veut savoir comment se déroule le passage des paralysies psychiques d'un côté du corps à l'autre. C'est ainsi qu'il montrait que des personnes atteintes d'une paralysie d'un bras suite à un traumatisme retrouvaient leurs mouvements intégralement sous hypnose. Il faut retenir que ses séances d'hypnose avaient pour unique objectif l'expérimentation. En effet, il ne concentre pas ses études uniquement sur l'hypnose, il explore tous les champs de la neurologie. Il était de ce fait plus intéressé par la reprise du mouvement, raison pour laquelle il paralysait sous suggestion. Charcot ne se limitera pas là, il explore même le phénomène de possession en pénétrant dans les champs de l'éthologie et de l'anthropologie. Celui-ci était transdisciplinaire et ne laissait aucune théorie passer sans se poser des questions sur sa faisabilité. Il a rencontré de la résistance avec ses confrères neurologues qui estiment qu'il s'est trop distancer du champ de l'anatomopathologie. L'objectif de ses recherches est de se servir de l'hypnose pour comprendre et différencier les paralysies hystériques de celles causées par des lésions organiques.

    En somme, Jean-Martin Charcot est un neurologue qui a vécu en France de 1825 à 1893. Il est le père de la neurologie et est l'une des premières personnes à avoir utilisé l'hypnose à des fins d'expérimentation. Dans le but de comprendre les paralysies hystériques, il a mené des expériences sur des patients de son service.

  • Tout savoir sur Sigmund Freud et sa pensée

    Considéré comme l'une des figures emblématiques de la philosophie, Sigmund Freud n'est plus à présenter aux amoureux de la discipline de Socrate. Il est très connu pour son invention de la psychanalyse mettant en relief la psychologie, sa théorie sur les notions de conscient, d'inconscient, de refoulement, de rêve, de transfert ou encore de complexe d'Œdipe. Si vous souhaitez tout savoir sur ce psychologue qui a révolutionné la conception du psychanalysme humain, lisez cet article.

     

    Freud

    Bref aperçu de la vie de Sigmund Freud

    Il est né le 6 mai 1856 à Freiberg, en Moravie, en actuelle République Tchèque, dans une famille juive. Sigmund Freud, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a connu une enfance particulière.

    En effet, pendant qu'il séjournait dans ses trois ans, son père nommé Jacob Freud se retrouvera au cœur d'une faillite. En 1860, la famille du petit Sigmund va s'envoler vers Vienne dans l'optique de tenter sa chance.

    En fuyant une ville bâtie sur l'antisémitisme au profit de sa nouvelle destination, Freud aura la possibilité de faire de brillantes études scientifiques. Ce qui le faire découvrir les livres de Shakespeare, d'Homère, de Schiller et de Goethe.

    Alors qu'il n'avait que 8 ans, il aura la passion de lire ces auteurs. L'année 1881 sera celle où Sigmund Freud va devenir docteur en médecine. Au début, il s'intéresse à la neurologie.

    Il a fallu quatre ans après pour que le jeune médecin décoche une bourse d'étude qui lui permettra de prendre la destination de la France. Il atterrit précisément à l’hôpital de la Salpétrière à Paris.

    De là, il va suivre les enseignements du professeur Jean-Martin Charcot, l’un des neurologues les plus réputés de l’époque, notamment pour ses travaux sur l’ hystérie et l’hypnose. À son retour à Vienne, Sigmund Freud s'établit comme médecin psychologue.

    Il se spécialise dans la psychologie en traitant des maladies nerveuses. Il se met dans la posture du professeur Charcot dont il défend les théories. Dans cette lancée, le jeune psychologue va prononcer en 1886 un discours

    Lequel décrira devant la Société des Médecins de Vienne l'hystérie chez le sexe masculin. Ce faisant, Freud remet en cause l'idée selon laquelle cette maladie était typiquement féminine et qui était devenue virale à l'époque.

    Il est tollé de ses confrères qui le mettent au ban de leur société. Dans la même période, il se marie à Martha Bernays, à qui il est fiancé depuis longtemps. Le couple aura six enfants, dont Anna Freud, qui deviendra psychanalyste.

    Les pensées du psychologue Freud

    A cette époque, le médecin psychologue se sert de l'électrothérapie et l' hypnose pour traiter des individus atteints de maladies psychologiques. Mais très vite il laisse cette méthode dont les résultats étaient spectaculaires mais peu durables.

    Dès lors, en collaboration avec son ami Joseph Breuer aussi médecin et physiologiste autrichien, il publie en 1895 Etudes sur l’hystérie. Il s'agit d'un livre qui fait état des différents cas traités par les deux médecins depuis 1893.

    Dans le lot, figure le cas d'une femme supposée hystérique, patiente de Joseph Breuer. Ce dernier la considère comme l'exemple type d'un nouveau type de cure, qu'il nomme cathartique.

    Le principe consiste à faire narrer au malade placé sous hypnose des évènements jonchés de traumatismes et enfouis dans ses souvenirs et à l'en libérer par l'expression de cette parole.

    Naissance de la psychanalyse basée sur la psychologie

    Le jeune médecin psychologue passe tout son temps à étudier ce cas, si bien qu'il finit par développer une nouvelle approche. Celle-ci se focalise sur une exploration de la vie psychique consciente et inconsciente.

    Cette approche est également basée sur une étude de la part visible de la conscience humaine, et de celle qui, de façon invisible, affleure :

    par les rêves

    par les lapsus

    par les mots d'esprit

    par les actes manqués

    Freud a attendu 1896 pour donner à son approche le nom de « psychanalyse » tout en clarifiant son objectif. Lequel consiste à dénouer des troubles psychiques médicalement inexplicables.

    Cette approche comprends entre la psychologie de développement, la psychologie de respiration, etc qui entrent dans le fonctionnement psychique de l'homme.

    À partir de là, le spécialiste de la psychologie va fonder sa théorie du conscient, du pré-conscient et de l'inconscient. Cela a été la toute première révolution dans la représentation fu psychisme.

    Après le décès de son père survenu quelques temps après, Freud entreprend de « s’auto-analyser » grâce à la correspondance soutenue qu’il entretient avec son ami, le docteur Fliess. Cela va alors se concrétiser par la mise en évidence progressive :

    du principe de refoulement

    du complexe d'Œdipe

    de la théorie du transfert

    de l'interprétation des rêves

    Et ce, en partant de ses propres souvenirs et de ses propres rêves qu'il va dénuder dans un livre éponyme, qui paraît en 1900. À travers cet ouvrage, le psychologue décrit pour la première fois le concept d’ association libre.

    Il faut comprendre par là, l'un des principes fondamentaux de la psychanalyse dont l'idée est d'amener le malade à exprimer de façon spontanée tout ce qui lui traverse l'esprit. Tous ces efforts lui valent en 1902 sa nomination de professeur titulaire à l'Université de Vienne.

    Au bout de trois années plus tard, Freud fait paraître le Cas Dora, la première narration d'une analyse, ainsi que Trois essais sur la théorie sexuelle, dans lesquels il expose sa théorie sur la place de la sexualité dans le développement de la personnalité.

    La théorie freudienne s'exporte

    Très vite, un groupe de sympathisants va se former autour de l'auteur parmi lesquels Carl Gustav Jung, psychiatre et essayiste suisse, fondateur de la psychologie analytique. Leur rencontre date de 1907, année à partir de laquelle les deux hommes vont entretenir une correspondance.

    Mais cette relation ne va pas durer longtemps, car des divergences ne tarderont pas à prendre place entre eux. En effet, Jung bat en brèche l’approche analytique et l’élaboration freudienne de la structure de l’inconscient. Dans les années 1910, ils se séparent.

    Au cours de la même période, l'approche psychanalytique de Freud s'exporte outre-Atlantique et va permettre à l'auteur d'être invité par le professeur Stanley Hall, philosophe et psychologue à la Clarck University, aux Etats-Unis. Et fait de nombreux adeptes.

    L'année 1920 marquera le publication d'un autre ouvrage intitulé Au-delà du principe de plaisir. Il s'agit d'un livre important qui développe la théorie des pulsions de mort (Thanatos) et de vie (eros) qui cohabitent dans chaque être, défini par le Moi, le Ca, et le Surmoi.

     

  • La petite histoire de l'hypnose

    Étudiée depuis le XVIIIe siècle, l’hypnose est une pratique qui nous permet de mieux utiliser notre cerveau en activant les pouvoirs d’autoguérison grâce aux activités réalisées pendant l’état modifié de conscience. Cette pratique courante nécessite de vouloir connaître davantage son essence. En partant des auteurs, de toutes ces personnes qui ont travaillé dans l’ombre et de ceux qui l'ont expérimenté au départ pour qu’il devienne célèbre de nos jours.

    À travers cet article, nous vous présenterons l’histoire, de la genèse à nos jours de l’hypnose.

     

    Milton erickson

    L'hypnose et ses effets thérapeutiques ont été étudiés dès le XVIIIe siècle

    L'hypnose vient du grec hupnos, qui signifie sommeil. Le dieu grec du sommeil s'appelle Hypnos. Le premier processus hypnotique humain a été découvert sur des pilules égyptiennes datant de 3000 av.

    Les rituels chamaniques sont pratiqués partout dans le monde et sont souvent comparés à un état d'hypnose.

    En 1773, le médecin allemand Franz Anton Mesmer fut le premier à tenter d'expliquer le phénomène de l'hypnose. Sa théorie du « magnétisme animal », également appelée « hypnotisme », est considérée comme la pionnière de l'hypnotisme moderne. Il a décrit l'existence d'un fluide magnétique universel qui peut être utilisé pour le traitement. Cependant, l'Académie des sciences de Paris refusa de reconnaître le magnétisme animal en 1784 et condamna sa pratique. De même, le comité scientifique nommé par le roi Louis XVI a réfuté cette théorie et attribué le succès du traitement de Mesmer à des mécanismes psychologiques.

    Cependant, le concept de magnétisme existe toujours et est adopté par de nombreux médecins. Le chirurgien britannique James Esdaile (1808-1859) qui travaillait en Inde a effectué 345 opérations en utilisant "l'hypnose". Il a décrit chacun d'eux comme ayant une bonne analgésie et une faible mortalité. Il devient professeur à l'Université de Londres en 1831, mais sous la pression du journal The Lancet, il doit démissionner en 1838, ce qui rejette sa démarche et sa conclusion.

    Cependant, les recherches se poursuivent et, en 1841, l'ophtalmologiste James Braid propose la théorie de l'unité, selon laquelle se concentrer sur une seule pensée conduit à un état de sommeil neurologique. Par conséquent, il a jeté les bases scientifiques de ce qu'il a finalement appelé « l'hypnose ».

    À partir de 1846, dans le contexte de l'introduction de l'anesthésie à l'éther et au chloroforme, la pratique de l'hypnose diminue rapidement.

    Ce n'est qu'en 1891 que l'hypnose revient au centre de la scène. Cette année-là, la British Medical Association a chargé une équipe de médecins d'enquêter sur l'hypnose. Après une évaluation complète, le comité d'experts a conclu qu'il est efficace dans le traitement de la douleur, des troubles du sommeil et des symptômes fonctionnels. En 1892, l'association en recommande même à l'unanimité son application thérapeutique.

     

    Vision moderne de l'hypnose avec le psychiatre américain Milton Erickson (1901-1980)

    Son approche innovante repose sur sa conviction que le patient lui-même a les ressources pour répondre adéquatement à la situation rencontrée : il s’agit donc de l’encourager à utiliser ses compétences et ses possibilités d’adaptation personnelles. Dès lors, l’usage suggéré permet de s’affranchir des méthodes autoritaires qui sont parfois encore utilisées pour l’hypnose de spectacle. Milton Erickson (Milton Erickson) a souffert de la polio à l’âge de 17 ans. Lors de sa réadaptation, certains phénomènes qu’il met ensuite en application auprès de ses patients.


     

    Nécessité d'une recherche scientifique approfondie au XXIe siècle

    La première revue détaillant les effets de l'hypnose a été publiée en allemand en 2002. En 2003, le comité consultatif scientifique allemand de la psychothérapie a rédigé un rapport d'évaluation sur l'efficacité de l'hypnothérapie. Sa conclusion est qu'il peut être considéré comme une technologie scientifiquement efficace qui peut être utilisée pour traiter les facteurs mentaux et sociaux des maladies physiques des adultes, pour traiter la toxicomanie, ainsi que le sevrage du tabac et de la méthadone.

    De nos jours, l'hypnose est de plus en plus reconnue par les gens. Le corps médical forme les urgentistes à se détendre et à soulager la douleur de certains patients. Il a également commencé à prendre place dans la salle d'opération d'anesthésie.

    C'est le début d'une nouvelle ère de l'hypnose clinique, et l'efficacité de l'hypnose clinique souvent observée de nos jours repose sur des faits objectifs, notamment obtenus grâce à la neuro-imagerie fonctionnelle.


     

    Qui peut être hypnotisé ?

    À cette question, les professionnels du domaine s’accordent à dire que tout le monde peut être hypnotisé. Cependant, les techniques varient d’une personne à une autre. Afin de faire entrer chaque individu dans une transe hypnotique, les techniques thérapeutiques sont variables. Par exemple, pour des personnes qui ne croient pas à l’hypnose ne seront pas abordées de la même façon par le psychologue spécialisé que des individus très enthousiastes quant à cette forme alternative de traitement.

    Pour une séance réussie d'hypnose, il faut de la confiance. Se faire hypnotiser peut être effrayant, car cela ne dépend plus de nous, l’on est dépourvu de sa conscience pendant la séance. Avec le bon thérapeute, alors la séance pourra avoir lieu en toute sérénité.

     

  • Histoire de l'hypnose

    En 1878, le professeur et médecin français Jean-Martin Charcot réhabilite l'hypnose comme sujet d'étude scientifique en la présentant comme un fait somatique pathologique propre à l'hystérie8,9.

    L'histoire de l'hypnose dépasse de beaucoup celle de la psychothérapie. Cette vieille pratique a toujours « flirté » avec les frontières entre sciences, occultisme, spectacle, thérapie, etc. Son utilisation dans un cadre thérapeutique a ainsi toujours été source de controverses, sans doute parce que la thérapeutique elle-même est prise dans ce même jeu des frontières : entre thérapeutiques officielles « scientifiques », thérapeutiques traditionnelles, thérapeutiques spirituelles, etc.

    Une des controverses qui ont traversé les pratiques hypnotiques est rapportée par Bertrand Méheust dans son travail sur le courant du magnétisme animal (Mesmer, Puységur…).

     

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